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VIDÉO

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​LE THÉÂTRE DE L'UNIVERS

Au moment de commencer son Theatrum, la première circumnavigation de Magellan avait déjà eu lieu. Les explorations maritimes du monde entraînent de profonds changements, la conscience du monde habité s’élargit. Dans ce contexte, les géographes doivent redéfinir la place de l’Europe. Dans son Theatrum, Ortell rappelle que l’Europe est puissante car elle est majoritairement chrétienne et qu’elle a été peuplée par les fils de Noé. C’est grâce à l’habileté et à l’intelligence de ses habitants qu’elle est devenue ce qu’elle est devenue, et qu’elle a pu, selon lui, dominer le monde. Et c’est grâce à la qualité de son air et à la fertilité de son sol qu’elle est la plus peuplée. Sa position dominante est affirmée dans son atlas, puisqu’elle se trouve au sommet de la gravure. Couronnée, elle tient un sceptre d’impératrice et une croix latine plantée dans le globe terrestre. Elle semble tenir le gouvernail du monde. Au-dessous d’elle, de chaque côté du titre, l’Asie et l’Afrique.


L’Asie, tout aussi élégante et richement vêtue de soie, porte un brûle-parfum. Elle semble presque l’égale de l’Europe, peut-être pour des raisons commerciales. Son degré de civilisation est indiqué par la beauté des vêtements.


L’Afrique, en revanche, est quasi nue et présente une branche fleurie. Il s’en dégage une impression de pauvreté, ou en tout cas un écart évident entre les valeurs européennes et africaines.


Au pied de la composition, les nouveaux mondes : l’Amérique, nue et tenant une tête qui peut évoquer le cannibalisme. Sa cheville est parée d’un bracelet plutôt clinquant. Près d’elle, un buste, représentant peut-être les Terres australes restantes en grande partie à découvrir.

LE THÉÂTRE DE L'UNIVERS

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Le monde d’Ortelius est un monde où se mêle la science et le merveilleux, la rigueur scientifique et le symbolique. Si Ortelius -Abraham Ortell de son vrai nom- se soucie de proposer, à chaque nouvelle édition de son atlas, des mises à jour susceptibles de donner un aperçu précis du monde tel qu’on ne cesse de le découvrir, il ne peut s’abstenir de conserver ses bestiaires fabuleux, ses îles légendaires. Ainsi, la carte d’Islande regorge de monstres marins, dont la plupart ont été repris de la Carta Marina d’Olaus Magnus (1539).


Leurs noms et descriptions apportent la preuve de leur existence. Dans le cas du « Staukul » (sous la lettre M), l’auteur précise qu’il aurait « été vu se tenant toute une journée dressé sur sa queue ». Quant au « Nahval » (lettre A), il est indiqué que « quiconque mangera de sa chair mourra immédiatement ». De même, l’île de Saint-Brendan, au large de la côte ouest de l’Irlande, fait écho à la fameuse légende d’une île fantôme : le moine Brendan aurait, selon la tradition celte, parcouru les mers pendant sept ans pour finalement trouver une île qu’il aurait assimilé au Paradis. Ou encore le nom du « Royaume du prêtre Jean », pays mythique, donné au continent africain : on superpose ici une contrée imaginaire à unterritoire réel. Nous sommes à la frontière du monde médiéval et d’une nouvelle ère scientifique.

Sarah Yvon


Division de Brest du centre historique des archives 

SHD

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Sarah Yvon


Division de Brest du centre historique des archives 

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