LA CAMPAGNE DU MEXIQUE
ces aquarelles et dessins représentent la période de la conquête. L’auteur arrive à Vera Cruz via la Martinique et Santiago de Cuba en novembre 1862. Il est à Orizaba jusqu’à la fin de l’année, puis participe au 2ème siège de Puebla qui débute en mars 1863.
Le 5 mai 1862,les forces françaises engagées dans un premier siège de la ville, y ont connu une sévère défaite. Napoléon III envoi alors 30 000 soldats supplémentaires, parmi lesquels l’auteur de ces aquarelles. La résistance mexicaine est opiniâtre, il faut se battre maison par maison dans des rues barricadées. On dénombre de nombreuses pertes parmi les 35 000 soldats français opposés aux 29 000 hommes du général Ortega. Puebla est finalement conquise le 17 mai 1863, après un siège de deux mois.
Débutealors la marche sur Mexico. Si les aquarellesdécriventessentiellement le quotidien des troupes, on y découvre plusieurs vues de l’état-major et de l’escorte du général Forey, commandant le corps expéditionnaire. Mais l’auteur s’intéresse également à un autre personnage, particulièrement controversé, qu’il représente à deux reprises : le colonel Du Pin, chef de la contreguérilla française.
LA CAMPAGNE DU MEXIQUE
La première mission du Service historique de la Défense est de collecter les archives
publiques du ministère de la Défense. Afin d’enrichir ses collections historiques, les divisions des archives privées et des archives iconographiques sont chargées plus spécifiquement de
la collecte d’archives privées qui complètent les archives publiques.
Le premier mode d’entrée des archives privées au SHD est le don spontané. Le SHD dispose cependant d’un budgetlui permettant d’acquérir des documents en fonction de leur intérêt historique. Ce fut le cas en 2014, pour l’achat de cet ensemble d’aquarelles et de dessins qui constituent la principale source iconographique sur l’expédition du Mexique.
Au-delà des archives officielles de l’expédition, ce fonds nous montre en détail les obstacles climatiques, humains et géographiques auxquels le corps expéditionnaire français a été
confronté au Mexique et nous permet de mieux comprendre son échec en dehors des raisons politiques qui, elles, sont relatées dans les archives.
Le colonel Charles Du Pin (1814-1868),
archétype du militaire aventurier du XIXè siècle, commande la contreguérilla au Mexique.
Bénéficiant d'une autonomie totale, il adopte des méthodes expéditives et brutales qui provoquent l'indignation tant des Mexicains que des Français.
Renvoyé en France en 1865, celui que l'on surnommait "le diable rouge" raconte sa campagne dans une "Historique de la contre-guérialla des terres chaudes" conservée au SHD à Vincennes.
Jalousé et controversé, il se défend des accusations de détournement de fonds par une lettre adressée au commandant en chef du corps expéditionnaire.
Pendant ses 34 années de service en tant qu'officier topographe, le colonel Du Pin aura participé à 19 campagnes dont 5 au Mexique.
